Réparer les vivants

Je suis rentrée dans l’univers de Maylis de Kerangal avec Réparer les vivants. Avant cette lecture, je ne connaissais l’auteure que de nom, ce qui est déjà mieux que beaucoup finalement. Une magnifique surprise. Son écriture est à la fois un choc esthétique et une boule de tristesse à avaler doucement au fil des pages. On décrit son style comme rythmé de longues juxtapositions, tantôt dans le registre oral, tantôt littéraire. De longues phrases presque sans fin qui décrivent chaque seconde du temps qui passe et y plongent le lecteur. C’est profond, intelligent et très beau. Une écriture à la fois pleine de réel et pourtant extrêmement élégante.

Réparer les vivants, c’est l’histoire des ronds dans l’eau. Un point d’impact, une vie détruite et des conséquences qui affectent des dizaines de personnes autour. Je n’en dis pas trop pour vous laisser découvrir par vous-mêmes le cheminement du roman, mais c’est avant tout l’histoire d’un accident et de l’effet papillon qui se déclenche à la seconde du drame. Peut-être même avant. Un personnage au centre de l’histoire (au coeur de l’histoire devrais-je surtout dire), Simon, que l’on découvre à travers son lien avec tous les autres personnages du livre. Certains qu’il ne connaissait d’ailleurs même pas mais qui se retrouvent emportés par la chaîne d’événements dont son accident est le point de départ. En le vivant, on ne soupçonne pas la portée d’un instant. On y prend sa part personnelle et on oublie le rôle des autres. Ce livre décrit ce qui se passe après, quand les choses sont faites et qu’il n’y a plus qu’à laisser se dérouler les conséquences.

C’est très beau, très triste et aussi très intéressant. On découvre des bouts de vie de gens à mille lieues de ce que l’on connaît (moi en tout cas) et le détail de l’écriture de Maylis de Kerangal nous fait vraiment rentrer dans ces univers. Contrairement à d’autres livres qui laissent le lecteur un peu extérieur, un peu spectateur-voyeur de la scène, ici, on ressent beaucoup plus profondément le déroulé des événements. L’impression d’être un personnage du roman qui se tient muet dans un coin mais assiste à tout et ressent tout. J’ai trouvé ce livre magnifique et l’écriture extrêmement riche et belle. J’ai hâte d’ouvrir d’autres romans de Maylis de Kerangal, en espérant y retrouver la même beauté et la même profondeur. 


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