C’est le titre de ce roman de Marie NDiaye qui m’a tentée. Je n’avais jamais rien lu de cette auteure, mais un titre aussi fort et évocateur m’avait poussée à l’acheter (et à le lire, double consécration étant donné la longue liste de livres toujours en attente de lecture chez moi…). Je ne savais même pas encore qu’il s’agissait du Prix Goncourt 2009. Rien que du très prometteur. Et pourtant…

Trois femmes puissantes, c’est finalement trois longs récits regroupés en un livre. Il y a bien un petit lien entre toutes les histoires, mais contrairement à de nombreux romans où des personnages qui n’ont d’abord rien en commun finissent par tisser une histoire commune, ici le fil reliant chaque partie est à peine perceptible. Un lieu ou un nom. A part bien évidemment la thématique du livre avec un titre qui décrit exactement ce dont il s’agit : l’histoire, ou un bout d’histoire de la vie de trois femmes africaines, ou d’origine africaine. Ce sont des histoires difficiles et douloureuses. Des histoires de femmes, de couple et de famille. Ce qu’on ne choisit pas ou si peu et auquel il faut ensuite faire face.
Ce bref (et vague) résumé me donnerait envie à moi-même de lire ce livre, et pourtant je n’ai pas vraiment aimé cette lecture. Non pas que le livre soit foncièrement mauvais, je comprends même exactement en quoi il peut être fort, mais je me suis surtout ennuyée et ai eu parfois du mal à poursuivre ma lecture. Ce qui m’a gênée, c’est principalement l’écriture. Je ne m’y suis pas retrouvée, le style ne m’a pas emportée. J’ai trouvé la narration froide, le récit très détaillé m’a plongée dans une ambiance de lecture que je n’ai pas aimée. Les histoires ne m’ont pas touchée autant qu’elles l’auraient dû, car justement, en refaisant ces récits dans ma tête, j’ai adhéré totalement et je sais que racontées autrement ces femmes m’auraient beaucoup touchée. C’est exactement le genre de livre où des scènes me restent en mémoire pour longtemps, mais j’ai eu du mal à avancer dans ces récits et à trouver de l’intérêt à ma lecture. L’écriture de Marie NDiaye est pourtant riche et travaillée, et il n’y a qu’à constater le nombre de prix littéraires reçus par l’auteure pour en être convaincu, mais cette alternance de détails et de poésie un peu floue remplie de métaphores étranges m’a laissée dubitative. Peut-être que cette gêne était recherchée, qu’il n’aurait pas fallu pouvoir déambuler dans cette lecture plus facilement que ces femmes face à leurs peines… Je ne sais pas, mais dans l’ensemble je ne suis pas convaincue.
Pour finir sur une note un peu plus positive, j’ai tout de même préféré et eu plus de facilité avec le troisième récit, pourtant le plus terrible (à mon sens). Les trois histoires sont difficiles mais importantes, et peut-être valent-elles la peine de poursuivre jusqu’au bout une lecture fastidieuse. L’écriture saura peut-être vous atteindre plus que moi et si vous partagez ma gêne, ne m’en voulez pas je vous aurais prévenus ! Chaque récit est indépendant des deux autres alors il est tout à fait possible de lire d’autres choses entre chaque partie, le temps de laisser l’écriture s’évaporer doucement pour ne laisser que l’histoire derrière elle…